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Ostéoporose
masculine Mise
à jour: 3/03
Les fractures ostéoporotiques
sont 3 fois moins fréquentes chez l'homme que chez la femme: elles ne
sont donc pas exceptionnelles.
Les sites sont les mêmes: poignet, rachis, col du fémur.
Y a-t-il des fractures spécifiques de l'ostéoporose masculine?
La surmortalité
des fractures du col fémoral est plus importante chez l'homme.
La densitométrie a une excellente valeur prédictive chez l'homme
comme chez la femme, mais le seuil fracturaire, pas encore défini, n'est
pas le même: plus haut chez l'homme en raison de l'épaisseur des
pièces osseuses (le volume d'os traversé lors de la densitométrie
est plus important, la mesure bi-dimensionnelle en g/cm2 est plus élevée
pour une densité en réalité identique à volume égal).
Par contre la fréquence des fractures est corrélée aux
mêmes écarts-type que chez la femme.
L'OP est davantage négligée chez l'homme que chez la femme. Il faut s'y intéresser plus tard (après 75 ans) mais ne pas l'oublier.
La recherche
d'une OP masculine se fait dans 3 circonstances:
1) radiographie quelconque montrant une impression de déminéralisation
osseuse
2) fracture survenue peut-être un peu facilement
3) facteurs de risque majeurs: alcoolisme chronique, corticothérapie
générale prolongée, hypogonadisme, ou maladies provoquant
des chutes chez l'homme âgé.
La densitométrie est toujours nécessaire pour confirmer une impression
radiographique de déminéralisation.
Le bilan
comporte:
Biologie: NFS, VS, CRP, électrophorèse des protides sériques,
créatininémie, transaminases, gamma GT, fer sérique, testostéronémie,
LH sérique, T4, TSH, calcémie, phosphorémie, PAL, cortisolurie,
calciurie, phosphaturie et créatininurie des 24H sur 2 jours. Les hypercalciuries
doivent être confirmées après une semaine de régime
sans laitages, peu salé et sans excès de viande (excès
nutritionnels fréquents).
Radiographies: confirmation de l'origine fracturaire d'une douleur, arguments
pour ou contre la bénignité, bilan d'extension si suspicion de
myélome (crâne, bassin, os longs proximaux).
Biopsie trans-iliaque: rarement nécessaire, sert le plus souvent à
essayer d'identifier l'origine d'une métastase, confirmer un myélome
ou une maladie métabolique (ostéomalacie, mastocytose).
L'étude non invasive de la micro-architecture osseuse (scan, IRM) est
en cours de développement.
Ce bilan est d'autant plus
nécessaire chez l'homme que 6 ostéoporoses
masculines sur 10 sont secondaires: 2,5 sur 10 sont liées aux
corticoïdes, 2 sont éthyliques, 1 est une insuffisance gonadique,
causes plus rares: malabsorptions intestinales, hémochromatose, hyperthyroïdie,
hyperparathyroïdie, insuffisance respiratoire chronique, diabète
phosphaté, rhumatismes inflammatoires chroniques, alitement prolongé,
maladies génétiques (ostéogénèse imparfaite,
Marfan, Ehlers-Danlos), médicaments (anticonvulsivants, agonistes de
la gonadoréline).
Le tabagisme est un facteur de risque important. Certaines maladies sont à
risque de fracture du col élevé chez l'homme âgé,
indépendamment de l'OP, et doivent être considérées
(faire une densitométrie): Parkinson, cécité, convulsions,
vertiges, alitement prolongé...
Les OP dites primitives semblent multifactorielles, avec un rôle prédominant
de l'hérédité et du taux sérique d'estradiol.
Le traitement:
-correction de l'étiologie si possible: testostérone dans l'insuffisance
gonadique, efficace sur la densité osseuse.
-arrêt du tabac, apport vitamino-calcique suffisant.
-biphosphonates et Protelos sont efficaces sans distinction de sexe
Sans col du fémur, c'est la galère!