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La capsulite n'est pas réellement une inflammation de
la capsule, pas en tout cas au point d'expliquer l'importance et la durée
de la douleur. Il s'agit d'une hypersensibilité. C'est une maladie nerveuse
avant tout (des nerfs de l'épaule, pas psy!). On devient en quelque sorte
hyper douillet de l'épaule et la moindre traction sur la capsule déclenche
des douleurs vives.
Le problème est que si l'on respecte trop cette hypersensibilité,
en gardant le coude collé au corps en permanence, la rétraction
de la capsule va s'accentuer. On finit par ne plus pouvoir du tout décoller
le bras. La rééducation sera alors très longue et sans
doute incomplète.
Rappelons que la capsulite évolue sur plusieurs mois, en 2 phases:
1) La phase chaude, où la capsule est très irritable et sensible,
où l'enraidissement s'installe progressivement. C'est la douleur qui
limite les gestes.
2) La phase froide: les douleurs sont nettement atténuées. L'enraidissement
est constitué. C'est la rétraction capsulaire et non la douleur
qui limite les gestes.
C'est à la phase chaude qu'il faut absolument s'occuper quotidiennement
de son épaule.
Vous devez passer plusieurs minutes 3 ou 4 fois par jour à préserver
la mobilité. Faites des gestes lents, mais qui vont doucement insister
sur la limite de la zone sensible. Ne cherchez pas à vous décoincer
vraiment en phase chaude. Contentez-vous de vérifier que vous n'êtes
pas en train de vous bloquer de plus en plus. Le bon mouvement est un lent mouvement
de brasse ou d'action de ramer, qui va jusqu'au bout de chaque direction. Changez
la rotation du bras en tournant le pouce vers le bas puis vers le haut et refaites
l'exercice. La natation ou le rameur n'est pas véritablement conseillé
à ce stade car les gestes risquent d'être trop brusques. N'hésitez
pas à prendre un calmant 1 heure avant chaque séance. Ce serait
dommage de renoncer aux exercices parce qu'ils sont trop douloureux. Si les
pilules sont insuffisantes, un rhumatologue ou un radiologue (sur demande du
rhumato) peut vous faire une infiltration de l'articulation guidée par
radioscopie. C'est très différent de l'infiltration tendineuse
que vous avez pu avoir sans succès au début de votre capsulite
(parce que l'on pensait que vous aviez une simple tendinite).
Si l'idée d'une infiltration vous donne des sueurs froides, utilisez
des compresses thermiques: gardez-en une au congélateur, chauffez l'autre
au micro-ondes ou dans l'eau bouillante. Appliquez en alternance (1 à
2 minutes) la chaude et la froide. L'effet est souvent bon mais pas très
prolongé.
Dès que la douleur vous semble en train de diminuer (cela prend plusieurs
semaines), commencez à forcer davantage. Dans le geste d'abduction (lever
du bras sur le côté comme si vous battiez des ailes), posez votre
autre main sur la racine du bras et appuyez fermement tout en levant. Cela maintient
la tête de l'humérus, os de la racine du bras, en position basse,
et évite que vous irritiez les tendons qui la coiffent. Cela permet aussi
de centrer le travail sur l'épaule proprement dite, car vous vous apercevez
que vous levez beaucoup plus haut en utilisant l'omoplate (c'est tout le moignon
de l'épaule qui monte). Il n'y a pas d'intérêt à
assouplir davantage ce glissement de l'omoplate, qui n'est pas touché
par la capsulite. Un excès de mobilité peut même surmener
les ancrages sur la colonne vertébrale et favoriser des douleurs cervicales.
Centrez bien l'assouplissement sur la racine du bras. Il est utile de faire
quelques séances de rééducation pour voir comment procède
le kiné.
La natation (une brasse raccourcie) et le rameur d'appartement (ou kayak ou
aviron) sont d'excellents sports pour se dérouiller complètement.
Pour que l'épaule retrouve une mobilité parfaite, il faut lui
demander d'aller dans les petits coins.
Dans les cas très difficiles, enraidissement majeur qui ne veut pas céder,
une opération peut libérer votre épaule. C'est une arthroscopie,
qui permet au chirurgien de glisser un tube dans l'épaule et de taillader
la capsule d'avant de tirer (toujours sous anesthésie générale)
pour la faire lâcher. Ne réclamez pas ce geste trop précipitamment.
Ce n'est pas complètement anodin. L'une des complications possibles de
l'arthroscopie est... la capsulite.
Enfin... c'est une complication des arthroscopies faites pour des problèmes tendineux, qui s'est beaucoup raréfié avec l'amélioration des techniques. En réalité, on ne refait pas 2 fois une capsulite sur la même épaule. Par contre, il n'est pas exceptionnel d'en faire une sur l'autre côté, pas forcément de gravité identique. Le diabète est une cause favorisante bien connue, probablement parce qu'il fragilise les nerfs. 
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