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Capsulite rétractile Mise à jour: 7/06
La
capsule
est la couche la plus épaisse et résistante de l'enveloppe
articulaire. Elle ferme la cavité articulaire, mais reste à
l'épaule très lache, de façon à permettre
les mouvements très amples de cette articulation. En cas d'irritation
(capsulite), la capsule se rétracte et sa tension devient douloureuse.
Dans la tendinite, un mouvement est préférentiellement douloureux:
celui qui "accroche" la plaie tendineuse. Si vous esquivez ce
passage, le mouvement n'est pas limité. Dans la capsulite, tous
les mouvements sont douloureux, et ce n'est pas seulement la douleur qui
les arrête: en insistant, la raideur est souple (ce n'est pas un
blocage osseux) mais ne cède pas. Attention, les choses ne sont
pas toujours simples: une tendinite banale peut enchaîner sur une
capsulite. Le mécanisme de la capsulite reste
source d'hypothèses. L'expérience montre une association
fréquente avec une souffrance des nerfs d'origine cervicale, sans
qu'il soit facile de déterminer s'il s'agit de cause ou conséquence
(la raideur de l'épaule surmène le rachis cervical). Il
y a parfois eu un traumatisme préalable à l'épaule,
pas forcément bien méchant. L'évolution est toujours longue mais
favorable: 4 à 6 mois en général, rarement jusqu'à
1 an ou plus, avec pour moitié une phase "chaude", où
les douleurs n'incitent pas à bouger l'épaule et où
l'enraidissement peut devenir de ce fait très marqué. L'autre
moitié est la phase "froide", où les douleurs
diminuent mais l'épaule reste enraidie: c'est le temps de la rééducation
active. Le traitement de la phase chaude est souvent
décevant: injections sous-cutanées de calcitonine irrégulièrement
efficaces et assez mal tolérées, anti-inflammatoires sans
intérêt, infiltrations classiques beaucoup moins efficaces
que dans la tendinite, les antalgiques purs sont les plus utiles, de préférence
les niveaux 2. Dans notre
expérience, le meilleur effet calmant est apporté par l'infiltration
à la fois dans l'articulation et dans la bourse sous-acromiale
d'un mélange de corticoïdes et d'anesthésique, sous
contrôle radiologique. Cela n'agit pas directement sur la raideur
mais peut permettre de démarrer plus rapidement une récupération
active des amplitudes. Le kinésithérapeute est le pivot
du traitement de la phase froide: il vous aide à récupérer
votre souplesse; il doit être actif et persévérant
sans être agressif. Les douleurs pendant et autour de la séance
sont normales. Celles qui persistent le lendemain de la séance
sont excessives. Il peut être plus facile pour vous et votre kiné
de travailler si vous prenez des calmants une heure avant la séance. Dans les raideurs très importantes
et persistantes au bout de plusieurs mois, on peut exceptionnellement
vous proposer une intervention chirurgicale pour libérer l'articulation,
mais les médecins hésitent à agresser ces épaules
dont l'amélioration est longue mais constante.