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Région > Rachis > Douleurs lombaires >
Diagnostic des douleurs lombaires et irradiées à la jambe
(Sciatiques, cruralgies) Mise à jour: 11/06
Intro < Hernie exclue < Hernie mobile > Infarctus sciatique
* La lésion:
La hernie est "cisaillée" au niveau du trou dans l'anneau discal et devient indépendante du centre du disque. Sous le ligament vertébral, elle est isolée de la réaction inflammatoire et moins agressive pour la racine nerveuse. Elle ressemble à la hernie étranglée si elle reste comprimée sous ce ligament. Le principal intérêt de cette distinction était de faire une chimionucléolyse à l'époque où elle se pratiquait encore: on injectait un enzyme dans le centre du disque, qui hâtait son durcissement et celui de la hernie quand elle lui était reliée. Traitement abandonné parce que fait rarement, produit pas rentable pour le labo.
Si la hernie cisaillée n'est plus comprimée (elle a traversé le ligament vertébral, ou ce ligament est décroché et ne la serre plus), la hernie se comporte comme un corps libre, susceptible de migrer. Elle a du mal à se stabiliser et à ne plus irriter la racine sciatique.
* Le tableau:
Début par une lombalgie plus ou moins brève, qui disparaît rapidement quand apparaît la sciatique. Quand la hernie est mobile, le trajet de la sciatique se "déplace" le long du membre inférieur: Selon le côté de la racine nerveuse irrité, ce sont les fibres assurant la sensibilité de telle ou telle zone de peau qui vont souffrir. L'intensité est variable dans la journée ou d'un jour à l'autre sans que la posture ou les efforts semblent en cause. Vous ne trouvez pas de bonne position.
En vous examinant la mobilisation de la colonne n'influence guère la sciatique. Le Lasègue est absent ou peu marqué par rapport à la douleur spontanée (vous levez bien la jambe).
Le pronostic est très incertain à cause de cette stabilisation mécanique difficile. Ce sont des sciatiques qui guérissent mais rechutent facilement.

* Le traitement:
Le traitement classique par anti-inflammatoire a l'avantage d'un effet calmant mais il bride aussi le processus de nettoyage (l'inflammation) qui a le plus de chances d'emporter les résidus de la hernie. Il ne faut pas le poursuivre trop longtemps, seulement à la période la plus douloureuse et lors des rechutes. Mieux vaut utiliser les antalgiques purs à la demande.
Si la sciatique est peu inflammatoire (réveil seulement après des efforts ou des positions prolongées), je conseille un traitement "terroriste": le conflit n'est pas "dur". Il faut carrément aller nager tous les jours! (à ne pas faire si on ne décolle pas la jambe du lit de plus de 20 cm) Les petits mouvements de la racine nerveuse sont un bon moyen de désenterrer la situation. Il y a toutes les chances que les douleurs soient aggravées au début. Il faut être prévenu et prendre des calmants en conséquence. Mais augmenter l'inflammation locale dans une évolution traînante est un moyen de faciliter la disparition de cet embêtant fragment de disque.
Si vous n'êtes guère enthousiaste à l'idée de souffrir davantage ou si vous ne semblez pas avoir la condition physique nécessaire, ce qui sera sans doute la majorité des cas, faites quand même une marche brève plusieurs fois par jour, en allongeant le pas jusqu'à déclencher le conflit mais sans excès, en gardant le bassin et le rachis lombaire dans une position qui ne réveille pas la douleur du dos (ne pas aggraver la souffrance du disque) et en ayant pris 3/4 d'heure avant, un anti-inflammatoire et un antalgique. C'est valable pour toutes les sciatiques non hyperalgiques.
Vous pouvez jouer la prudence et tenter le classique lombostat rigide, moins souvent efficace que dans les hernies "attachées", ou passer directement à l'école du dos avec un kiné et limiter la longueur de vos enjambées (méthode inverse de la méthode "terroriste": on cherche à éviter le conflit avec le nerf et non pas à augmenter l'inflammation).
Enfin, ces hernies exclues sont de bonnes indications chirurgicales. Contrairement à d'autres situations, ne vous prenez pas la tête trop longtemps si les exercices ne donnent rien. Au bout d'un mois sans progrès, montrez votre dossier à un chirurgien.