

Colonne lombaire vue en coupe

Colonne ouverte par l'arrière

Hernie vue de profil

Vue en coupe horizontale



Vertèbre normale

Vertèbre arthrosique

Orthèse pour paralysie sciatique (paralysie des releveurs du pied)
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Intro
Il faut parfois être déterminé pour aller parler à son
médecin de son "mal aux reins". Il semble pousser un
grand soupir intérieur à cette annonce. Il cherche déjà dans
son dossier quel anti-inflammatoire il ne vous a pas encore fait essayer.
Quel examen manque à votre dossier? Pas grand-chose. Les comptes-rendus
sont riches en jargon technique. Mais ces trouvailles suffisent-elles à expliquer
vos ennuis? Et la désespérante ténacité de
vos douleurs?
Un ami a été guéri de ses douleurs par une opération.
Aurait-il eu de la "chance" d'avoir eu une hernie discale?
Comment se fait-il que l'on ne m'en ait pas trouvé une?
Essayons de répondre à toutes ces questions. De compléter
les explications quelque peu désabusées de votre médecin.
De redonner du lustre à cette brave colonne devenue hideux squelette
qui hante vos nuits!
Une flèche tirée sur la médecine française:
Pendant des décennies, la mécanique vertébrale n'a
pas passionné les grands patrons des hôpitaux. Au pays de
Descartes, les ostéopathes, fâchés avec la médecine
fondée sur les preuves, ont été considérés
fraîchement. Plutôt que chercher une méthode adaptée à l'évaluation
de ces techniques, censurer a été la règle. Les
premiers médecins à s'y intéresser ont été traités
comme des pestiférés. Cela ne fait pas si longtemps qu'il
est de bon ton de se dire médecin ostéopathe. La formation
des étudiants s'en est profondément ressentie. Actuellement,
encore, il faut prendre l'initiative de formations complémentaires
pour être compétent sur un problème aussi courant
que la lombalgie.
Ainsi la prise en charge des problèmes de dos est rigide et peu
inventive chez de nombreux médecins. La majorité des gens
n'ont pas attendu ce coup de clairon! Ils vont directement chez leur
ostéopathe (non médecin le plus souvent) quand ils ont
une douleur vertébrale. C'est une bonne idée... si la cause
de leurs douleurs relève de l'ostéopathie.
Précisons comment vous classer dans la catégorie la plus
juste.
C'est un peu long à lire, mais si vous déterminez le bon
numéro, vous aurez davantage avancé qu'au cours de nombreuses
consultations médicales.
Par simplification nous parlons systématiquement d'une sciatique.
L'intensité, les causes et les traitements des cruralgies sont
identiques. La différence ne concerne que le numéro du
disque et des vertèbres concernées, ainsi que l'endroit
où vous ressentez vos symptômes (Cf examen clinique ci-dessous).
L'examen du médecin
Les points essentiels de l'examen:
*La mobilité: possibilité de vous pencher en avant, en
arrière, d'infléchir sur la gauche, la droite (l'épaule
s'abaisse sur le côté), de tourner le tronc vers la gauche,
la droite (les épaules restent à la même hauteur).
Ces mouvements peuvent être bloqués par la douleur ou sans
douleur.
On parle de "syndrome rachidien" quand tous les mouvements
sont bloqués par la douleur. Signe le plus souvent d'une lésion
discale aiguë, mais d'autres causes sont possibles.
Quand seule une partie des mouvements est bloquée (que le médecin
note éventuellement sur le schéma en "étoile
de Maigne"), c'est signe le plus souvent d'un vulgaire "dérangement" ou
blocage vertébral (catégorie 2), domaine de prédilection
de l'ostéopathie.
*Le trajet de la douleur: La sciatique passe au milieu de la fesse, puis
selon l'une ou l'autre de ses racines touchées:
-racine 5è lombaire (L5): sur l'extérieur de la cuisse,
extérieur de la jambe, devant de la cheville, dessus du pied et
gros orteil,
-racine 1ère sacrée (S1): arrière de la cuisse,
arrière du mollet, talon, plante et bord externe du pied, petit
orteil.
La cruralgie démarre plus haut, passe sur l'aile du bassin, revient
sur l'aine, face avant de la cuisse, souvent maximale au genou (simulant
souvent un gros pépin sur cette articulation, qui n'a en fait
rien: le genou fléchit et s'étend tout à fait normalement),
parfois discrète extension sur la crête osseuse à l'avant
du tibia.
*Le test de Lasègue: très important pour déterminer
l'origine d'une sciatique: vous êtes allongé à plat
dos. Le médecin lève votre jambe tendue (sans votre aide).
Cela réveille normalement une simple tension des muscles à l'arrière
du genou (idem sur les 2 jambes). Si votre douleur sciatique est réveillée
tout le long de la jambe, c'est un des meilleurs signes de hernie discale.
Moins vous décollez le pied, plus sévère est le
conflit entre la hernie et votre sciatique. On peut ainsi suivre l'évolution
de la compression du nerf. Un test de Lasègue très mauvais
au début peut s'améliorer très vite avec le traitement.
Dans la cruralgie, c'est le signe de Léri: inverse du Lasègue:
vous êtes couché à plat ventre et c'est l'extension
forcée de la jambe tendue qui réveille la douleur à la
face avant de la cuisse. Signe beaucoup moins fiable que le Lasègue
pour la sciatique.
*Examen de la hanche: quand existent des irradiations à l'aine, à la
fesse ou à la cuisse, il faut vérifier l'articulation bassin-fémur
(coxo-fémorale). Un examen précis ne doit pas mettre de
contrainte sur la colonne. Signalez au médecin si la douleur est
réveillée mais que vous avez l'impression qu'il a forcé sur
votre dos.
*Examen neurologique: teste la force des muscles de la jambe, réflexes
et sensibilité. Une atteinte S1 vous empêche de monter sur
la pointe du pied, L5: vous ne pouvez pas relever la pointe du pied (le
gros orteil surtout), L4 (cruralgie) commande la cuisse: votre jambe
lache au niveau du genou quand vous essayez de vous tenir debout. Important:
ce n'est pas la douleur qui empêche de tenir, mais le manque de
force: la commande nerveuse ne passe plus.
*Points douloureux: pas agréables à rechercher (n'hésitez
pas à signaler si l'examinateur appuie un peu fort) mais ils précisent
la zone de la colonne concernée par la lésion et la cohérence
avec le trajet sciatique.
La sciatique masque la douleur du dos:
Parfois vous ne faites pas le rapport entre ce trait de feu qui vous
dévore la jambe et le dos. Le système nerveux est entièrement "attentif" à la
douleur la plus forte. Vous pourriez le vérifier en vous faisant écraser
l'autre pied! Cela diminuerait temporairement l'intensité de
la sciatique.
C'est important car l'absence de sonnette d'alarme sur le dos vous
fait prendre des conduites inadaptées: en boîtant à cause
de la sciatique, vous surmenez les lombaires, réel point de départ
du problème. Donc, pensez bien à bloquer le bas du dos
dans les changements de position et à la marche. Pas forcément
en restant droit: vous pouvez vous tenir incliné en avant, en
arrière, à droite ou à gauche, mais fixez-vous dans
la meilleure position et ne déhanchez pas à la marche.
Pareil au repos: ce n'est pas la position de la jambe la plus importante,
mais les 3 axes d'inclinaison des lombaires: flexion-extension (cambrure-décambrure),
rotation droite-gauche (une jambe passe devant ou derrière l'autre
quand on est allongé sur le côté), inflexion droite-gauche
(sur le côté il faut placer éventuellement un coussin
sous le flanc).
Les tableaux anatomo-cliniques
15 catégories de lombosciatiques. Un roman! Avec le risque d'en
sortir plus inquiet que jamais... C'est la rançon pour trouver
votre situation personnelle en détail. Cette liste est grossièrement
classée par fréquence décroissante. Tout lire fait
mieux comprendre les différences entre les histoires que vous
entendrez autour de vous (avec les nombreux conseils-maison en prime!).
Si vous êtes pressé, guidez-vous selon votre principal symptôme:
-Lombalgie sans sciatique, modérée (vous êtes capable
d'aller chez le médecin sans difficulté): Plus de 90% sont
des catégories (1) et (2). Lisez (14) si vous êtes en accident
de travail, (10) si vous êtes une femme un peu forte, (12) et (15) si vous n'êtes pas encore sûr.
-Lombalgie aiguë: catégories (3) et (4). Si ça ne
colle pas avec votre cas: (10) (12) (13) (14) (15)
-Lombalgie + sciatique modérée: (2) et (5) avant 60 ans,
(9) après 60 ans, (10) pour les femmes, (11) pour les déjà opérés
du dos, (14) en accident de travail. Plus rarement (12) (13) (15).
-Lombalgie + sciatique aiguë: grande majorité de (4) et (6).
Lisez ensuite (7) (9) (10) (13) (15)
-Sciatique sans lombalgie, ou paralysie de la jambe sans douleur: (7) (8) (15)
1) La discopathie simple (inflammation
chronique non compliquée
du disque)
C'est la classique douleur en "barre" dans le bas du dos, qui vous embête d'abord par intermittence, puis devient permanente. Elle est favorisée par les efforts, mais ne disparaît pas forcément au repos. 
2) Le dérangement intervertébral mineur = DIM
Vulgairement appelé "blocage vertébral", c'est une douleur pénible survenant dans certaines positions précises et surtout en passant d'une position à une autre. Si vous vous souvenez du moment précis où elle a démarré, ce n'était pas lors d'un effort vraiment méchant, plutôt un faux-mouvement ou un travail en mauvaise position. Les médicaments ne vous font pas grand-chose. 
3) Le lâchage de l'anneau discal
(entorse discale):
Le vrai lumbago aigu: vous avez l'impression de recevoir un grand coup de barre à mine dans le dos. Vous êtes incapable de vous redresser. L'intensité de la douleur peut vous faire perdre connaissance. Le médecin est obligé de venir vous voir à domicile ou on vous achemine péniblement aux urgences. 
4) La hernie discale étranglée
La sciatique de mauvaise réputation, qui finit assez souvent chez le chirurgien. La hernie est sortie au mauvais endroit, contre une grosse racine nerveuse -> sciatique (derrière la jambe) ou cruralgie (devant la jambe) pénible qui bride tous vos efforts et qui ne s'arrange pas. 
5) La hernie progressive
Une sciatique beaucoup moins aiguë, de début progressif sur plusieurs semaines, intermittente puis de plus en plus continue.
6) La hernie perforante ("exclue")
La douleur débute par le bas du dos, puis disparaît, remplacée par la sciatique. 
7) La hernie mobile
Une sciatique qui se "déplace" dans la jambe. 
8) L'infarctus sciatique
Une paralysie soudaine du pied, survenant quasiment sans douleur, gênant la marche. 
9) Le rétrécissement
foraminal arthrosique (cause de sciatique)
La sciatique de l'homme âgé. Une douleur apparue après des efforts un peu inhabituels, pas intense, mais qui va traîner des mois. 
10) La souffrance articulaire postérieure
chronique
Douleurs de la fesse et de l'extérieur de la cuisse chez une femme en surpoids, cambrée et large de bassin. 
11) Les adhérences sciatiques
La sciatique qui réapparaît quelques mois après une opération. Mais aussi une cause de sciatique à scanner normal et sans aucun antécédent chirurgical. 
12) L'inflammation rachidienne (rhumatisme)
Des maladies rhumatismales générales qui touchent particulièrement la colonne vertébrale. 
13) Les atteintes osseuses, tumeurs, infections
Les lombalgies et sciatiques liées à une atteinte vertébrale non mécanique: des maladies potentiellement plus graves, mais parfois plus faciles à soigner que les hernies discales. 
14) Le rachis "refuge"
L'influence des problèmes personnels et professionnels sur le retentissement des lombalgies et sciatiques. 
15) Les lombalgies et sciatiques
non vertébrales
La colonne vertébrale n'est pas toujours coupable. Les lombalgies et sciatiques peuvent révéler un problème abdominal, pelvien, ou des membres inférieurs eux-mêmes. 
Conclusion
Nous voici au bout de cette (interminable) liste de causes à vos
douleurs. Découragé? Gageons que si vous êtes parmi
nos adhérents, votre problème commence à dater un
peu et les médecins échouent à vous guérir.
Souvent, c'est parce que l'on n'a pas identifié précisément
la cause de votre douleur, que le traitement conseillé est trop
général ou inadapté: repos alors qu'il faudrait
faire des efforts différents, gym qui va au contraire entretenir
une lésion (rare, ne prenez pas ce prétexte pour arrêter
des exercices un peu pénibles), manipulations répétées
sans conseils d'entretien physique dans l'intervalle, pas d'analyse précise
de la gestuelle professionnelle... Le dos demande de temps et la consultation
médicale n'est pas beaucoup plus longue (le médecin est
rémunéré à l'identique que vous veniez pour
une simple tendinite ou des lombalgies chroniques).
Vous serez avec cette liste capable de faire une analyse précise
de votre problème. Plus fine que votre médecin: ce n'est
pas enseigné à l'université, et rares même
sont les spécialistes qui font des distinctions aussi précises.
La plupart du temps, seront essayés sur vous un traitement après
l'autre, en espérant tomber le plus vite possible sur le bon,
et plutôt par ordre d'agressivité croissante que parce que
la cause est identifiée.
Le but n'est pas de rivaliser avec le médecin mais d'en sortir.
Le mal de dos ne tue (parfois) que dans 1 des 15 tableaux que nous avons
décrits. Mais les autres peuvent vous accompagner pendant une
bonne partie de votre vie. A vous de prendre le taureau par les cornes.
Le temps est le nécessaire: vous devez en dégager suffisamment
pour faire les exercices avec régularité pendant les premières
semaines. Après, un entretien suffit. Il faut donc faire des compromis
avec vos autres activités trépidantes. C'est le seul intérêt
de votre douleur. Etre un vif aiguillon. Ne relachez pas trop vite vos
efforts. Rendez-les agréables.
Cet article est susceptible d'être complété. Les
techniques évoluent. N'hésitez pas à y revenir.
Nous étofferons progressivement les conseils pratiques et les
exercices adaptés à chacun des tableaux décrits.
Nous voudrions pouvoir répondre à vos difficultés
individuelles, mais c'est assimilé à une consultation à distance
et pour l'instant sévèrement réprimé par
l'Ordre des Médecins. Cependant... le prix de l'adhésion
ne serait pas le même, car répondre aux mails prend du temps,
et vous vous doutez que les praticiens qui connaissent bien la colonne
n'ont pas besoin de chercher du travail! Merci de votre compréhension.
Merci aussi de ne pas copier cet article ou donner votre passe à des
amis. Le développement du site est proportionnel au nombre d'adhésions.
N'hésitez pas par contre à signaler quand une partie des
explications vous semble obscure. Nous détaillerons ou, si cela
allonge trop l'article, passerons votre demande dans la FAQ
ci-après.
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