
Colonne lombaire vue en coupe

Colonne ouverte par l'arrière

|
Discopathie simple
* Rappel:
Le disque est une sorte de pneu aplati qui amortit les pressions et permet
les mouvements entre vertèbres. 2 parties:
1) L'anneau: fibres très dures, entrecroisées sur plusieurs épaisseurs,
en continuité avec les travées osseuses à la jonction
avec la vertèbre (très solide, pas de risque de s'effondrer
comme une pile de cubes en équilibre!)
2) Le noyau: gélatine dense (consistance de pâte pour joint
d'étanchéité). Le noyau se déplace sous l'effet
des pressions sur le bord du disque (quand on se penche sur un côté,
il part vers l'autre). Il permet une déformation du disque, évite
son écrasement.
Le noyau se déssèche et s'affaisse dans la journée
sous l'effet des pressions discales, se réhydrate la nuit. Nous
mesurons ainsi 1 à 2 cm de plus le matin que le soir, et les astronautes
gagnent parfois plus de 5 cm au retour d'un long séjour dans l'espace.
* La lésion:
Altération de la composition chimique et de la résistance
mécanique du noyau. Motifs hypothétiques: probablement
des postures trop longtemps maintenues sur la même zone du disque.
C'est vrai pour ceux qui piétinent beaucoup comme pour ceux qui
sont souvent assis. En gros nous ne bougeons pas assez. Les dégâts
se font de façon différente pour chacun, selon les courbures
de la colonne et la musculature, plus d'éventuelles séquelles
de traumatisme, un décalage vertébral ou une scoliose.
Enfin il existe une prédisposition génétique (risque
de chirurgie multiplié par 10 si l'on a déjà dans
la famille un opéré du dos). Le travail physique lourd
n'est pas suffisant pour causer les lésions. On voit autant de
disques abîmés chez des gens qui ont passé toute
leur vie dans un bureau.
En réaction à cette altération du noyau et aux produits
de dégradation, une inflammation modeste mais chronique se développe à partir
de l'anneau discal et perdure. L'inflammation peut finir au bout de nombreuses
années par faire disparaître complètement le disque.
Apparaît un mince vide entre les vertèbres, ou bien elles
se soudent, ce qui atténue bien souvent les douleurs (l'articulation
s'immobilise).
Le disque lui-même contient peu de nerfs. C'est en périphérie
que ça fait mal: ligaments, os: c'est là que se multiplient
les vaisseaux sanguins et que naît l'inflammation. Les nerfs aussi
se multiplient: c'est-à-dire que l'on devient encore plus douillet à l'endroit
où on a toujours mal: difficile de s'habituer à une douleur
vertébrale.
* Le tableau:
Une douleur en barre au bas du dos perdure avec des hauts et des bas
sur plusieurs mois ou années, avec des petites crises, puis finit
par s'arrêter, à l'occasion d'un changement des habitudes
de vie ou souvent sans raison précise: le disque très aminci
est devenu moins mobile. La barre lombaire ressentie contraste avec le
peu de points douloureux quand on appuie sur votre dos (le disque est
profond).
* Le traitement:
Les anti-inflammatoires sont efficaces le temps qu'ils sont pris, comme
d'ailleurs la plupart des traitements traditionnels, physiothérapie,
contention, manipulation, infiltration. Mais aucun n'est spectaculaire
et n'arrive à briser définitivement l'évolution
de la lombalgie.
Sauf la <musculation isométrique de la ceinture abdominale> et
les étirements postérieurs, traitement classique
mais souvent abandonné parce qu’effectué dans de
mauvaises conditions (trop de mouvement, trop près d’une
crise) et surtout insuffisamment régulier (motivation...). En
fait si l'on comprend bien le but recherché, que l'on est bien
conseillé sur la réalisation pratique, et que l'on s'y
colle vraiment... ça marche remarquablement. Ceux qui auront le
plus de mal à s'améliorer sont ceux très dépendants
de postures professionnelles imposées. Mais il y a tellement d'habitudes
que l'on peut changer...
*En détail: Page complète sur la "barre lombaire" et les moyens de s'en débarrasser!
|