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Rhumatisme inflammatoire
* La lésion:
La colonne est en bon état au plan mécanique. Une inflammation
rhumatismale anormale touche les enveloppes articulaires. Vertèbres
et disques (spondylodiscite inflammatoire) sont agressés à leur
contact.
* Le tableau:
Les éléments essentiels du rhumatisme sont:
-l'horaire des douleurs: fin de nuit et matin,
-dérouillage et amélioration par les activités physiques
-amélioration franche par les anti-inflammatoires
-diffusion des douleurs à l'ensemble du rachis lombaire et aux
fesses, voire au reste de la colonne
-atteinte des articulations sacro-iliaques (douleurs au milieu des fesses),
vérifiée sur une radio de bassin
-symptômes non vertébraux, présents ou passés:
douleur du talon, inflammation d'autres articulations, de l'oeil, rhumatisme
(spondylarthrite) dans la famille.
-un test génétique, la recherche du HLA B27, est souvent
demandé: ce n'est pas un moyen d'affirmer le diagnostic (il ne
s'agit pas d'une maladie génétique comme la myopathie,
mais de terrain génétique favorisant). Il est présent
en effet chez près de 10% de la population. C'est plutôt
un test de confirmation quand le reste des symptômes est évocateur,
car il est présent 9 fois sur 10 dans la spondylarthrite.
Les médecins pensaient initialement que la spondylarthrite était
une maladie essentiellement masculine. En fait elle se voit tout autant
chez la femme, mais en moins sévère, si bien qu'elle peut
ressembler à une lombalgie plus banale et est moins souvent identifiée.
Il faut y penser si vous êtes toujours rouillée le matin
et que les anti-inflammatoires vous soulagent bien.
* Le traitement:
Persuadez-vous que les anti-inflammatoires sont un véritable traitement
de fond et non pas juste un confort comme dans les lombalgies courantes,
d'origine mécanique. L'inflammation est anormale et il faut la
brider. On utilise à présent les mêmes traitements
de fond que dans la polyarthrite quand les anti-inflammatoires habituels
ne suffisent pas.
Les assouplissements quotidiens sont l'autre facette esentielle du traitement.
Ils évitent l'ankylose, que l'on voyait dans les formes historiques
de la maladie, et qui transformaient les malades en troncs rigides fixant
leurs pieds et vite essoufflés. C'était l'absence de contrôle
efficace de la douleur qui les rendaient ainsi, et ce serait grande négligence
que vous en arriviez là.
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