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Os, tumeurs, infections
La pathologie osseuse
* La lésion:
Fissure ou fracture osseuse.
* Le tableau:
Les difficultés de diagnostic concernent surtout les personnes âgées.
Un jeune fait une lésion osseuse après un traumatisme sévère.
Les radios sont systématiques. Les fractures sont nettes et faciles à voir.
Il est rare qu'un scanner soit nécessaire.
Les vieux par contre peuvent tasser ou casser une vertèbre facilement
(simple chute sur les fesses). Ils sont à l'âge de l'ostéoporose.
L'os est moins résistant. Une fissure est difficile à voir
sur les radios. Et en l'absence de radios antérieures, impossible
de savoir si un tassement de vertèbre est récent.
Le meilleur signe de fracture vertébrale est quand l'appui sur
une seule des épineuses (les bosses que vous sentez au milieu
du dos) réveille une douleur très vive, alors que les bosses
voisines sont indolores. Autre bon signe pour faire la différence
avec une poussée d'arthrose chez une personne âgée:
le poids sur la colonne (station debout ou assise) déclenche immédiatement
une douleur vive et permanente quand c'est une fracture. Alors que c'est
plutôt le changement de posture qui déclenche dans l'arthrose,
avec un retard de plusieurs minutes après la mise en station assise
ou debout, et souvent la possibilité de trouver une position calmante.
L’évolution de la fissuration osseuse est favorable mais
au bout de 3 à 6 semaines. Cela dépend de la façon
dont les extrémités osseuses sont encastrées, et
des contraintes sur l'endroit pendant la consolidation (influence la
mobilité du foyer de fracture). Les complications les plus fréquentes
sont liées aux médicaments et à l’inactivité forcée,
préjudiciable à cet âge: atrophie musculaire, perte
de la coordination, constipation, escarres, phlébite, nouvelles
chutes.
* Le traitement:
Anti-inflammatoires à proscrire (âge, possible retard de
consolidation osseuse, rein fatigué). Préférez les
antalgiques purs. Repos relatif (travaillez les jambes sans bouger et
en position allongée). Prévention des phlébites
par des massages réguliers des jambes, voire anti-coagulants en
piqûres en cas d'antécédents de caillot.
Les autres atteintes osseuses sont:
Les lésions tumorales
* La lésion:
Ne paniquez pas. Les cancers se révèlent très rarement
par des douleurs vertébrales. Il s'agit essentiellement de métastases,
c'est-à-dire de l'extension aux os d'une tumeur d'un autre organe.
Ceux qui font ces douleurs vertébrales sont déjà au
courant de leur maladie... et pas en forme du tout. Bien sûr, si
vous avez perdu 10 kgs sans raison, que vous vous sentez anormalement
fatigué, signalez-le au médecin qui en tiendra compte dans
les examens demandés.
* Le tableau:
Les douleurs anciennes sont paradoxalement rassurantes: si cela fait
plus d'un an que vous avez mal au dos, ce n'est pas une métastase,
vous ne seriez pas là en train de me lire. Ces douleurs s'accentuent
vite. Une tumeur bénigne n'est pas exclue au bout d'un an. Mais...
elle est bénigne, et traitable.
Vous pouvez être plus inquiet si les douleurs du dos sont récentes,
ont eu un début progressif, que vous n'avez aucun antécédent
de ce genre, qu'aucun surmenage ou traumatisme n'explique ce qui vous
arrive. Vous êtes fatigué, pas seulement parce que vous
passez des nuits blanches, la fatigue était déjà là avant.
Parfois vous semblez déconnecté: votre entourage s'inquiète
plus de votre état que vous-même. La douleur est sourde
et imprécise, permanente. Le repos n'est pas du tout efficace.
* Le traitement:
classique des lombalgies mécaniques n'amène au mieux qu'un
soulagement temporaire. Le problème stagne ou s'aggrave. Des examens
plus détaillés s'imposent, pour trouver l'origine de la
tumeur. C'est elle qui fait le pronostic. Mais il est toujours possible
de bien calmer les douleurs vertébrales avec une radiothérapie
ciblée. Si les examens n'ont pas été faits immédiatement,
vous pouvez en vouloir à votre médecin, pensant avoir pris
un retard fatal sur le traitement. En fait c'est surtout la prise en
charge efficace de la douleur qui est retardée. A ce stade le
pronostic de la maladie ne change pas. Parfois vous avez même évité de
passer davantage de temps dans les hôpitaux, car le diagnostic éclaircit
rarement votre horizon.
Les lésions infectieuses
* La lésion:
Infection discale, vertébrale, ou les 2 (discite, spondylite,
spondylodiscite infectieuse). Infection dans le canal rachidien (épidurite
infectieuse). Abcès paravertébral. Toutes ces localisations
de l'infection peuvent s'associer par dissémination des bactéries.
En général le point de départ est un foyer d'infection
banal: furoncle, abcès dentaire, cicatrice infectée (pas
forcément celle d'une opération vertébrale)... Un
paquet de bactéries migre par voie sanguine et va se coincer dans
un petit vaisseau de la colonne vertébrale (embol septique). Les
germes nichés dans l'os sont beaucoup moins accessibles aux globules
blancs, notre système de défense. Un abcès se forme
plus ou moins vite selon l'agressivité de la bactérie.
Il est souvent retardé de quelques semaines. Dans certains cas
l'agressivité est même très réduite et simule
parfaitement une discopathie mécanique simple. Exemple: les fameuses
spondylodiscites à mycobactérie de la Clinique du Sport,
diagnostiquées 15 ans après les opérations responsables.
* Le tableau:
Ces infections sont faciles à reconnaître quand les signes
généraux sont présents: fièvre, mauvais état
général, frissons. Les douleurs vertébrales débutent
progressivement, deviennent vite très pénibles, sont continuelles,
majorées la nuit, aucune position ne soulage vraiment. Vous n'avez
fait aucun effort déclenchant et n'êtes pas coutumier de
problèmes de dos, ou ces douleurs ne ressemblent pas du tout à celles
que vous avez d'habitude.
Présence récente d'une infection: dents, peau, nez gorge
oreilles, toux, infection génitale, diarrhée infectieuse.
Parfois le foyer initial n'est pas apparent (abcès dentaire peu
sensible, petite plaie banale planquée) ou cicatrisé. Il
arrive qu'on ne le retrouve pas.
Les prises de sang ne sont pas toujours démonstratives. La radio
montre les infections osseuses, mais pas immédiatement. L'examen
de choix est l'IRM.
* Le traitement:
Antibiotiques adaptés. Il est toujours préférable
d'identifier la bactérie pour vérifier l'efficacité du
traitement (résistances possibles). Si les médecins n'ont
pas réussi à la trouver sur les prélèvements
sanguins et sur le foyer initial, il peut être nécessaire
de passer chez le chirurgien pour qu'il prélève un peu
de pus ou d'os infecté. La guérison est toujours bonne
si le traitement n'a pas été trop retardé (les séquelles
ne se voient plus que dans les pays à très bas niveau de
soins).
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