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Région > Rachis > Douleurs lombaires >
Diagnostic des douleurs lombaires et irradiées à la jambe
(Sciatiques, cruralgies) Mise à jour: 11/06
Intro < Rhumatisme inflammatoire < Os, tumeurs, infections > Rachis refuge

La pathologie osseuse
* La lésion:
Fissure ou fracture osseuse.
* Le tableau:
Les difficultés de diagnostic concernent surtout les personnes âgées. Un jeune fait une lésion osseuse après un traumatisme sévère. Les radios sont systématiques. Les fractures sont nettes et faciles à voir. Il est rare qu'un scanner soit nécessaire.
Les vieux par contre peuvent tasser ou casser une vertèbre facilement (simple chute sur les fesses). Ils sont à l'âge de l'ostéoporose. L'os est moins résistant. Une fissure est difficile à voir sur les radios. Et en l'absence de radios antérieures, impossible de savoir si un tassement de vertèbre est récent.
Le meilleur signe de fracture vertébrale est quand l'appui sur une seule des épineuses (les bosses que vous sentez au milieu du dos) réveille une douleur très vive, alors que les bosses voisines sont indolores. Autre bon signe pour faire la différence avec une poussée d'arthrose chez une personne âgée: le poids sur la colonne (station debout ou assise) déclenche immédiatement une douleur vive et permanente quand c'est une fracture. Alors que c'est plutôt le changement de posture qui déclenche dans l'arthrose, avec un retard de plusieurs minutes après la mise en station assise ou debout, et souvent la possibilité de trouver une position calmante.
L’évolution de la fissuration osseuse est favorable mais au bout de 3 à 6 semaines. Cela dépend de la façon dont les extrémités osseuses sont encastrées, et des contraintes sur l'endroit pendant la consolidation (influence la mobilité du foyer de fracture). Les complications les plus fréquentes sont liées aux médicaments et à l’inactivité forcée, préjudiciable à cet âge: atrophie musculaire, perte de la coordination, constipation, escarres, phlébite, nouvelles chutes.
* Le traitement:
Anti-inflammatoires à proscrire (âge, possible retard de consolidation osseuse, rein fatigué). Préférez les antalgiques purs. Repos relatif (travaillez les jambes sans bouger et en position allongée). Prévention des phlébites par des massages réguliers des jambes, voire anti-coagulants en piqûres en cas d'antécédents de caillot.
Les autres atteintes osseuses sont:

Les lésions tumorales
* La lésion:
Ne paniquez pas. Les cancers se révèlent très rarement par des douleurs vertébrales. Il s'agit essentiellement de métastases, c'est-à-dire de l'extension aux os d'une tumeur d'un autre organe. Ceux qui font ces douleurs vertébrales sont déjà au courant de leur maladie... et pas en forme du tout. Bien sûr, si vous avez perdu 10 kgs sans raison, que vous vous sentez anormalement fatigué, signalez-le au médecin qui en tiendra compte dans les examens demandés.
* Le tableau:
Les douleurs anciennes sont paradoxalement rassurantes: si cela fait plus d'un an que vous avez mal au dos, ce n'est pas une métastase, vous ne seriez pas là en train de me lire. Ces douleurs s'accentuent vite. Une tumeur bénigne n'est pas exclue au bout d'un an. Mais... elle est bénigne, et traitable.
Vous pouvez être plus inquiet si les douleurs du dos sont récentes, ont eu un début progressif, que vous n'avez aucun antécédent de ce genre, qu'aucun surmenage ou traumatisme n'explique ce qui vous arrive. Vous êtes fatigué, pas seulement parce que vous passez des nuits blanches, la fatigue était déjà là avant. Parfois vous semblez déconnecté: votre entourage s'inquiète plus de votre état que vous-même. La douleur est sourde et imprécise, permanente. Le repos n'est pas du tout efficace.
* Le traitement:
classique des lombalgies mécaniques n'amène au mieux qu'un soulagement temporaire. Le problème stagne ou s'aggrave. Des examens plus détaillés s'imposent, pour trouver l'origine de la tumeur. C'est elle qui fait le pronostic. Mais il est toujours possible de bien calmer les douleurs vertébrales avec une radiothérapie ciblée. Si les examens n'ont pas été faits immédiatement, vous pouvez en vouloir à votre médecin, pensant avoir pris un retard fatal sur le traitement. En fait c'est surtout la prise en charge efficace de la douleur qui est retardée. A ce stade le pronostic de la maladie ne change pas. Parfois vous avez même évité de passer davantage de temps dans les hôpitaux, car le diagnostic éclaircit rarement votre horizon.

Les lésions infectieuses
* La lésion:
Infection discale, vertébrale, ou les 2 (discite, spondylite, spondylodiscite infectieuse). Infection dans le canal rachidien (épidurite infectieuse). Abcès paravertébral. Toutes ces localisations de l'infection peuvent s'associer par dissémination des bactéries. En général le point de départ est un foyer d'infection banal: furoncle, abcès dentaire, cicatrice infectée (pas forcément celle d'une opération vertébrale)... Un paquet de bactéries migre par voie sanguine et va se coincer dans un petit vaisseau de la colonne vertébrale (embol septique). Les germes nichés dans l'os sont beaucoup moins accessibles aux globules blancs, notre système de défense. Un abcès se forme plus ou moins vite selon l'agressivité de la bactérie. Il est souvent retardé de quelques semaines. Dans certains cas l'agressivité est même très réduite et simule parfaitement une discopathie mécanique simple. Exemple: les fameuses spondylodiscites à mycobactérie de la Clinique du Sport, diagnostiquées 15 ans après les opérations responsables.
* Le tableau:
Ces infections sont faciles à reconnaître quand les signes généraux sont présents: fièvre, mauvais état général, frissons. Les douleurs vertébrales débutent progressivement, deviennent vite très pénibles, sont continuelles, majorées la nuit, aucune position ne soulage vraiment. Vous n'avez fait aucun effort déclenchant et n'êtes pas coutumier de problèmes de dos, ou ces douleurs ne ressemblent pas du tout à celles que vous avez d'habitude.
Présence récente d'une infection: dents, peau, nez gorge oreilles, toux, infection génitale, diarrhée infectieuse. Parfois le foyer initial n'est pas apparent (abcès dentaire peu sensible, petite plaie banale planquée) ou cicatrisé. Il arrive qu'on ne le retrouve pas.
Les prises de sang ne sont pas toujours démonstratives. La radio montre les infections osseuses, mais pas immédiatement. L'examen de choix est l'IRM.
* Le traitement:
Antibiotiques adaptés. Il est toujours préférable d'identifier la bactérie pour vérifier l'efficacité du traitement (résistances possibles). Si les médecins n'ont pas réussi à la trouver sur les prélèvements sanguins et sur le foyer initial, il peut être nécessaire de passer chez le chirurgien pour qu'il prélève un peu de pus ou d'os infecté. La guérison est toujours bonne si le traitement n'a pas été trop retardé (les séquelles ne se voient plus que dans les pays à très bas niveau de soins).