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Rachis "refuge"
* La lésion:
Une lombalgie banale est bruyante et s'enterre parce que vous êtes
dans une situation personnelle difficile, et souvent que la lombalgie
apporte des bénéfices secondaires (arrêt de travail
prolongé, fuite d'un milieu professionnel difficile, gentillesse
nouvelle de votre entourage... au moins au début). Presque toujours
la situation matérielle est favorable (salaire maintenu parce
que c'est un accident du travail ou qu'une assurance prend en charge
la perte de salaire) et vous n'êtes pas incité à en
sortir. Les médecins ont même décrit le "syndrome
du revenu paradoxal" où une personne gagne plus d'argent
sans travailler que si elle retourne au boulot! (par exemple le salaire
est maintenu et une autre assurance paye votre emprunt parce que vous êtes
en arrêt de travail).
Ce diagnostic peut vous paraître suspect mais il est très
important que les médecins le reconnaissent, sinon les pires catastrophes
peuvent survenir: opération non justifiée (on trouve toujours
des petites choses à enlever sur une colonne passé la quarantaine),
enterrement social, mise en invalidité: A force de vous persuader
que vous êtes lourdement handicapé, vous l'êtes devenu
vraiment, parfois sans possibilité de revenir en arrière.
* Le tableau:
Douleurs que vous ne supportez pas. Repos inefficace (l'arrêt s'éternise),
les médicaments vous causent plutôt des ennuis. Examens
complémentaires ne trouvant aucune raison sérieuse à cette
situation.
* Le traitement:
Faire un "break" n'est pas toujours une mauvaise chose. Un
accident de travail peut vous avoir choqué profondément.
Vous avez l'impression qu'on l'a pris à la légère.
Les douleurs surviennent à un moment où votre vie n'est
pas radieuse. Ne vous laissez pas piéger par le cocon de la maladie.
N'attendez pas pour réfléchir à une porte de sortie.
Votre travail vous pèse: cherchez-en un autre. Soucis familiaux?
Si vous jouez la même mauvaise pièce de théâtre à chaque
fois, il faut bien que quelqu'un sorte de son rôle. Pourquoi pas
vous? <voir section vie personnelle>. Parfois vous êtes déconditonné du
travail et la simple perspective de reprendre, d'affronter les regards,
vous inhibe. Voyez avec votre médecin pour reprendre en mi-temps
thérapeutique, qui permet une reprise progressive, ou pour changer
de poste (faire intervenir le médecin du travail). Si tout ça
est impossible, dites-vous que les vacances sont terminées avant
d'être sur la liste noire de votre employeur et de la sécu.
Vous savez qu'il est toujours plus difficile de trouver un boulot quand
on est au chômage que si l'on est déjà en activité.
L'anxiété n'est pas une cause de rachis refuge. Si vous êtes
anxieux, vos douleurs seront majorées, quelque soit le tableau
de lombosciatique dont vous relevez. Les contractures sont plus permanentes,
la détente musculaire sera privilégiée dans les
traitements manuels. L'anxieux a besoin de plus d'explications et d'examens
pour le rassurer, mais retournera sans difficulté au boulot si
on lui les donne.
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