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Diagnostic des douleurs lombaires et irradiées à la jambe
(Sciatiques, cruralgies) Mise à jour: 11/06


* La lésion:
Une véritable entorse discale: une large partie des fibres de l'anneau se rompt à l'arrière et le noyau jaillit sous le ligament postérieur. Parfois à cause d'une augmentation de pression brutale sur le disque (effort de soulèvement important). Mais l'anneau est presque toujours déjà fragilisé par des petites ruptures plus anciennes, qui n'ont pas forcément été très douloureuses. La communication entre le centre du disque et le noyau migré est béante. Les variations de pression sur le disque se répercutent immédiatement en tension contre le ligament vertébral, très sensible. C'est une hernie non serrée. L'anneau discal déchiré ne saigne pas, ne cicatrise pas. Une inflammation se développe autour de la partie du noyau qui a traversé et la fait durcir lentement. L'évolution est longue, mais finalement favorable.
* Le tableau:
C'est le grand lumbago classique: déclenchement par un effort pas forcément violent mais en mauvaise position. Début très brutal. Douleur tellement intense parfois qu'elle provoque une syncope. S'allonger soulage nettement. La douleur réapparaît dès la moindre station assise ou debout (pression sur le disque qui fait pousser la hernie contre le ligament postérieur). L'évolution se fait vers une amélioration très progressive de la tolérance à cette remise en pression sur la colonne. Cela prend plusieurs semaines.
Il y a facilement des signes d'irritation sciatique: douleurs irradiant dans les 2 fesses voire les 2 jambes. Mais la hernie n'est pas coincée, elle est étalée derrière le ligament vertébral. Elle ne donne pas de sciatique sévère (paralytique) ou durable. Que l'irradiation soit identique des 2 côtés est donc plutôt rassurant: ce n'est pas la sciatique que l'on opère. Le seul signe inquiétant est la perte de sensibilité de la région génitale: si vous ne vous sentez plus uriner ou déféquer, ou si ces besoins ne s'effectuent pas normalement, signalez-le en urgence au médecin, qui va vous orienter prestement vers un chirurgien: la hernie est assez volumineuse pour venir comprimer l'extrémité de votre moelle épinière et il faut la dégager rapidement.
Le risque de rechute est faible malgré l'entorse importante. Le disque s'affaisse nettement et l'articulation entre les vertèbres devient peu mobile. Mais des douleurs plus modestes peuvent perdurer longtemps, à cause du tassement du disque et du décalage des articulations postérieures qu'il entraîne. Elles finissent par s'atténuer au bout de plusieurs mois.
* Le traitement:
C'est la seule forme où le repos strict au lit est conseillé. 2 conceptions:
1) Repos complet d'une semaine et remise en pression progressive du disque (analogue au traitement classique d'une entorse ou d'une fracture): évitez les variations de pression répétées (allongé -> assis ou debout -> allongé) qui nuisent à la stabilisation de la hernie.
2) Repos fréquent plutôt que permanent: on limite les pressions prolongées sur la hernie qui empêchent sa stabilisation. Levez-vous souvent, mais pas trop longtemps. Recouchez-vous avant que la douleur ne se réveille trop.
Les 2 attitudes fonctionnent. La 2ème évite un arrêt de travail prolongé. Elle intéressera artisans, professions libérales... et tous les gens indispensables!
Anti-inflammatoires et antalgiques sont prescrits à la demande plutôt qu'en continu puisque la douleur est très liée à la posture. La ceinture de soutien lombaire (CSL) et mieux le corset thermoformé sont utiles. Ils favorisent une stabilisation plus rapide de la hernie. Mais ils sont moins efficaces sur les douleurs debout: pas de diminution des pressions verticales: à associer au repos allongé et aux étirements. Reprenez progressivement mais régulièrement l'appui, en vous arrêtant avant l'apparition des douleurs. Tractions et suspensions inversent les pressions discales et sont intéressantes, surtout pour ceux qui n'interrompent pas leur activité. Massages et physiothérapie (chaleur, ultra-sons et électricité proposés par les kinés) font de "l'entourage", utiles pour réduire la consommation d'antalgiques et occuper les plus nerveux, qui supporteront mal de rester entre 4 murs. La manipulation n'est pas conseillée; mieux vaut utiliser les techniques dites myotensives (contracters-relachers) en cas de contractures persistantes au bout de quelques semaines (au départ la contracture est bénéfique, protectrice).
Bien que l'attente de l'amélioration soit pénible, la chirurgie n'est pas indiquée. Les lésions larges de l'anneau discal, quand elles sont opérées, récidivent et sont réopérées plus souvent.

Situation du ligament vertébral postérieur,
que viennent soulever les hernies discales.