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* La lésion:
Une véritable entorse discale: une large partie des fibres de
l'anneau se rompt à l'arrière et le noyau jaillit sous
le ligament postérieur. Parfois à cause d'une augmentation
de pression brutale sur le disque (effort de soulèvement important).
Mais l'anneau est presque toujours déjà fragilisé par
des petites ruptures plus anciennes, qui n'ont pas forcément été très
douloureuses. La communication entre le centre du disque et le noyau
migré est béante. Les variations de pression sur le disque
se répercutent immédiatement en tension contre le ligament
vertébral, très sensible. C'est une hernie non serrée.
L'anneau discal déchiré ne saigne pas, ne cicatrise pas.
Une inflammation se développe autour de la partie du noyau qui
a traversé et la fait durcir lentement. L'évolution est
longue, mais finalement favorable.
* Le tableau:
C'est le grand lumbago classique: déclenchement par un effort
pas forcément violent mais en mauvaise position. Début
très brutal. Douleur tellement intense parfois qu'elle provoque
une syncope. S'allonger soulage nettement. La douleur réapparaît
dès la moindre station assise ou debout (pression sur le disque
qui fait pousser la hernie contre le ligament postérieur). L'évolution
se fait vers une amélioration très progressive de la tolérance à cette
remise en pression sur la colonne. Cela prend plusieurs semaines.
Il y a facilement des signes d'irritation sciatique: douleurs irradiant
dans les 2 fesses voire les 2 jambes. Mais la hernie n'est pas coincée,
elle est étalée derrière le ligament vertébral.
Elle ne donne pas de sciatique sévère (paralytique) ou
durable. Que l'irradiation soit identique des 2 côtés est
donc plutôt rassurant: ce n'est pas la sciatique que l'on opère.
Le seul signe inquiétant est la perte de sensibilité de
la région génitale: si vous ne vous sentez plus uriner
ou déféquer, ou si ces besoins ne s'effectuent pas normalement,
signalez-le en urgence au médecin, qui va vous orienter prestement
vers un chirurgien: la hernie est assez volumineuse pour venir comprimer
l'extrémité de votre moelle épinière et il
faut la dégager rapidement.
Le risque de rechute est faible malgré l'entorse importante. Le
disque s'affaisse nettement et l'articulation entre les vertèbres
devient peu mobile. Mais des douleurs plus modestes peuvent perdurer
longtemps, à cause du tassement du disque et du décalage
des articulations postérieures qu'il entraîne. Elles finissent
par s'atténuer au bout de plusieurs mois.
* Le traitement:
C'est la seule forme où le repos strict au lit est conseillé.
2 conceptions:
1) Repos complet d'une semaine et remise en pression progressive du disque
(analogue au traitement classique d'une entorse ou d'une fracture): évitez
les variations de pression répétées (allongé -> assis
ou debout -> allongé) qui nuisent à la stabilisation
de la hernie.
2) Repos fréquent plutôt que permanent: on limite les pressions
prolongées sur la hernie qui empêchent sa stabilisation.
Levez-vous souvent, mais pas trop longtemps. Recouchez-vous avant que
la douleur ne se réveille trop.
Les 2 attitudes fonctionnent. La 2ème évite un arrêt
de travail prolongé. Elle intéressera artisans, professions
libérales... et tous les gens indispensables!
Anti-inflammatoires et antalgiques sont prescrits à la demande
plutôt qu'en continu puisque la douleur est très liée à la
posture. La ceinture de soutien lombaire (CSL) et mieux le corset thermoformé sont
utiles. Ils favorisent une stabilisation plus rapide de la hernie. Mais
ils sont moins efficaces sur les douleurs debout: pas de diminution des
pressions verticales: à associer au repos allongé et aux étirements.
Reprenez progressivement mais régulièrement l'appui, en
vous arrêtant avant l'apparition des douleurs. Tractions et suspensions
inversent les pressions discales et sont intéressantes, surtout
pour ceux qui n'interrompent pas leur activité. Massages et physiothérapie
(chaleur, ultra-sons et électricité proposés par
les kinés) font de "l'entourage", utiles pour réduire
la consommation d'antalgiques et occuper les plus nerveux, qui supporteront
mal de rester entre 4 murs. La manipulation n'est pas conseillée;
mieux vaut utiliser les techniques dites myotensives (contracters-relachers)
en cas de contractures persistantes au bout de quelques semaines (au
départ la contracture est bénéfique, protectrice).
Bien que l'attente de l'amélioration soit pénible, la chirurgie
n'est pas indiquée. Les lésions larges de l'anneau discal,
quand elles sont opérées, récidivent et sont réopérées
plus souvent.
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Situation du ligament vertébral postérieur,
que viennent soulever
les hernies discales. |
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