Le
lombostat est aussi appelé corset ou ceinture lombaire.
Dans la terminologie médicale, "ceinture lombaire" désigne
les lombostats les plus légers, modèles standards disponibles
dans les pharmacies; ce sont des ceintures larges en tissu renforcées
de baleines (ou de plaques de mousse dure ou de boudins gonflables) uniquement
au niveau du dos. L'immobilisation est relative et n'est possible que
si la ceinture est fermement serrée. C'est difficile de la maintenir
ainsi longtemps et leur champ d'utilisation est le surmenage occasionnel
de la colonne (bricolage, sport). Elles servent plutôt de rappel
à l'ordre et leur intérêt dans le traitement des douleurs
vertébrales n'est pas vraiment démontré. Certaines
personnes, notamment celles qui ont des troubles digestifs, ne les supportent
pas.
Les vrais lombostats sont beaucoup plus rigides. Il en existe toute une
gamme en fonction du matériau, de la hauteur, du degré de
rigidité, des aérations, des aménagements pour les
problèmes abdominaux. Ils sont faits sur mesure. Un spécialiste
(orthésiste, pharmacien qualifié) prend vos dimensions et
confectionne lui-même ou fait faire l'appareil. Cette procédure
plus lourde explique le coût plus élevé: environ 300€
(2000Frs) contre 75€ (500Frs) pour une ceinture simple. Le remboursement
sécurité sociale est cependant presqu'intégral, comme
pour la plupart des grands appareillages.
Une fois le lombostat confectionné, et éventuellement adapté
au 1er essayage par l'orthésiste, les ennuis commencent: il faut
s'habituer à le poser au bon endroit tous les matins, bien centré,
ni trop haut ni trop bas, et surtout le serrer suffisamment: si l'on flotte
un peu dedans, les rebords irritent la peau et l'efficacité sur
le maintien est diminuée. Si vous devez endurer ce type d'engin
pendant un mois ou plus, faîtes-le correctement pour que le résultat
soit à la hauteur de votre peine. Vous avez quand même la
possibilité de faire quelques "récréations",
le desserrer par intermittence, surtout au début pour vous habituer
progressivement, et pendant et après le repas pour les intestins
fragiles.
Un lombostat bien conçu doit cependant être confortable d'emblée
vis à vis de votre douleur vertébrale habituelle. Lors de
la prise des mesures, vous êtes en position dite "intermédiaire",
ni trop cambrée ni trop voûtée du bas du dos, en étant
attentif surtout à éviter l'excès de cambrure. Si
la position intermédiaire vous est pénible, il faut chercher
par des mouvements de bascule du bassin, voire par une légère
bascule latérale, quelle est la meilleure pour vous. Ce que vous
ressentez est le principal facteur à prendre en compte, quel que
soit l'aspect un peu "tordu" que vous pouvez avoir quand vous
vous sentez bien.
Car un lombostat peut empirer vos douleurs, si la posture dans laquelle
il vous fixe est trop éloignée de celle qui vous est "antalgique".
Dans ce cas on peut remodeler le lombostat: revoyez l'orthésiste
si vous n'êtes pas très bricoleur ou si le lombostat est
en plastique moulé. S'il est équipé de baleines,
vous pouvez essayer de les tordre pour en changer légèrement
la forme. Procédez par petites touches jusqu'à satisfaction.
C'est possible également avec les ceintures standards vendues
en pharmacie.
Le lombostat atrophie-t-il la musculature vertébrale?
Cette mise en garde est fréquemment entendue, relayée aussi
bien par vos amis et voisins que par les professionnels de santé.
Comme pour toute affirmation prêtant à polémique, il
y a du vrai et du faux. Le lombostat n'est jamais indispensable dans le
traitement de douleurs vertébrales, mais il peut dénouer une
évolution traînante ou représenter un moindre mal. Il
a effectivement un effet pervers sur la musculature de la ceinture abdominale,
qui n'a plus grand chose à faire sous cet engin. Mais les gens que
la douleur inhibe dans les activités physiques les plus simples depuis
plusieurs semaines ou mois ont déjà "pris une claque"
sur le plan musculaire. Si le lombostat s'inscrit dans un traitement global,
visant à terme un reconditionnement à l'effort, l'effet calmant
du lombostat permettra de bien meilleures performances ultérieurement
en rééducation active.
Même si le lombostat finit par entraîner une dépendance,
ce peut être un moindre mal chez des gens âgés qui n'ont
plus la motivation pour un programme de remusculation et qui ne sont plus
opérables.
Semelles
orthopédiques
Les indications des semelles sont nombreuses: douleurs d'appui bien sûr,
mais aussi tendinites, conflits du pied avec la chaussure, maladies de
croissance. Elles peuvent améliorer des problèmes de genou
par défaut d'axe de la jambe. Quelques indications existent pour
les douleurs lombaires, moins codifiées: correction d'une grosse
inégalité de longueur des jambes, modification de la cambrure
lombaire (talon plus ou moins haut).
Les matériaux utilisés sont divers: le plus classique est
le liège recouvert d'une croûte de cuir, les plus en vogue
sont les thermoformables, qui gardent mieux leur forme et ont une meilleure
durée de vie mais ne sont pas forcément perçus comme
aussi confortables.
Les semelles sur mesure sont réalisées par un podologue
spécialisé. Elles sont normalement motivées par une
prescription médicale, ce qui donne lieu à un remboursement
partiel, 30€ sur une facture de 100€ environ. Si elles s'usent
ou que vous en avez marre de les promener dans vos différentes
paires de chaussures, sachez que la Sécu accepte d'en rembourser
une paire par an. Mais rien ne vous empêche d'en faire plus à
vos frais.
La confection d'une semelle commence par un examen détaillé,
le podologue compensant souvent une carence de formation du médecin
en ce domaine. Votre empreinte plantaire est analysée au podoscope,
l'axe de vos genoux et chevilles apprécié, l'usure de vos
chaussures étudiée. L'empreinte permet de réaliser
la semelle de contact, voire d'emblée la semelle galbée
s'il s'agit d'un thermoformable. Sinon des épaisseurs correctrices
ou compensatrices sont collées aux endroits voulus. Il est éventuellement
possible de les ajuster après une ou deux semaines d'utilisation:
modification de hauteur de la voûte plantaire, évidement
plus large en regard d'une épine calcanéenne...
Il existe également des semelles standards, surtout intéressantes
pour les matériaux très souples qu'elles emploient (silicone).
Elles peuvent être préférées dans les douleurs
d'appui traînantes, liées au surpoids.
Colliers
et minerve Différents modèles de colliers cervicaux:
- Le collier en mousse simple: certains modèles sont trop minces
ou pas assez hauts et n'auront qu'un effet décoratif (discutable!).
Leur seul intérêt est la prévention, par exemple en
le portant la nuit, ou lors d'un long voyage en voiture ou en avion, si
vous avez tendance à souffrir facilement du cou. Les modèles
épais sont conseillés si vous êtes en pleine crise
douloureuse.
- Le collier en mousse renforcé: sur la base en mousse, vous pouvez
fixer (par velcro) une bande plastique qui rigidifie davantage le collier.
C'est un collier plus polyvalent que nous prescrivons volontiers.
- Le collier rigide simple: tour de cou en plastique plus rigide, bloquant
mal les petits mouvements de la tête, à éviter chez
les nerveux.
- La vraie minerve avec appui mentonnier et sternal. Seul modèle
permettant une immobilisation stricte, effet calmant très bon dans
les crises aiguës, mais il faut éviter de le garder trop longtemps
(quelques jours à une semaine maxi en général) car
il a rapidement des effets pervers sur la musculature et le fonctionnement
cervical. Cela dépend bien sûr des raisons de le porter.
Mais nous parlons ici des indications rhumatologiques, pas des traumatismes
graves (fractures) vus par le chirurgien orthopédiste, et où
sont utilisées des minerves encore plus sévères,
englobant tout le haut du thorax.
Le collier souple est souvent utile en relai d'un rigide. En fait une
personne souffrant fréquemment du cou devrait presque avoir sa
"garde-robe" de colliers, à utiliser en fonction de l'intensité
des douleurs. Mais retenez ces mises en garde:
- Le collier n'est pas un traitement de fond des douleurs cervicales.
Utilisez-le avec parcimonie. Voir cervicalgies.
Pour les adhérents:Comment utiliser un collier dans
un blocage cervical?
- Une dépendance peut s'installer vis à vis de ces appareillages,
voire dans certains cas une relation particulière survient entre
la personne souffrante et son collier, qui devient un moyen "d'afficher"
ses difficultés: "Regardez, j'ai mal au cou, je voudrais que
l'on s'occupe de moi". Nous ne jetons pas la pierre à ces
personnes, car les douleurs cervicales sont de traitement difficile et
souvent mal prises en charge par les médecins. Mais les colliers
peuvent dans ce cadre entretenir voire aggraver des problèmes,
car détournant la personne des vraies solutions et donnant une
fausse impression de se traiter.
- Accessoirement, la sécu peut faire des difficultés à
rembourser plus d'un collier cervical au cours d'une même année.
Le médecin peut motiver de façon détaillée
sa prescription pour aplanir ces difficultés.
Autres
orthèses
Les orthèses sont des appareillages destinés à immobiliser,
soutenir ou corriger le mouvement d'une articulation. Elles sont réalisées
le plus souvent en matériau thermoformable, un plastique qui se
modèle facilement à chaud et devient rigide en refroidissant.
On distingue les orthèses de repos et les orthèses de fonction. Les orthèses de repos visent à immobiliser l'articulation
dans une position favorable. Elles ont un effet calmant, et empêchent
un blocage progressif en mauvaise position. Elles sont surtout portées
la nuit, car elles peuvent gêner beaucoup les activités quotidiennes.
On les utilise en traitement ou en prévention dans les rhumatismes
inflammatoires déformants (polyarthrites), certaines arthroses
(base du pouce), les séquelles de paralysie provoquant une déviation
articulaire. Les orthèses de fonction visent à limiter ou à
guider le mouvement de l'articulation. Elles sont plus petites et plus
souples que les orthèses de repos. Elles se portent dans la journée.
On les utilise en complément des orthèses de repos pour
des déformations déjà installées, plus rarement
en prévention si une activité physique répétitive
a de fortes chances de déclencher une déformation.
Compresses
thermiques Une compresse thermique est la version moderne de la bouillotte, capable
d'appliquer du chaud ou du froid selon les modèles. Les "packs
de froid", "cryo-packs", "thermocompresses" sont
des synonymes. 2 principes de fonctionnement:
1) Les réservoirs thermiques: matériau gardant longtemps
sa température, froide ou chaude; vous les placez donc avant utilisation
au congélateur ou dans l'eau bouillante (ou au micro-ondes) et
vous appliquez.
2) Les réactions chimiques: matériau chauffant par réaction
chimique, qui s'inverse ensuite avant réutilisation. Seul avantage:
la température est plus stable plus longtemps.
Ces produits ne sont pas remboursés par la sécu, un peu
chers (10 à 30€ selon les modèles) car distribués
en magasins spécialisés (aux US et au Canada on les trouve
en supermarché pour 5€). C'est néanmoins abordable
et très utile pour toutes les douleurs et bobos du quotidiens:
application immédiate de froid sur une entorse ou une rage de dents,
de chaud sur des courbatures ou une colonne surmenée... Nous vous
conseillons de vous offrir 2 de ces compresses, l'une que vous garderez
au frigo plutôt qu'au congélateur (trop froid), l'autre dans
la pharmacie prête à être chauffée. Les meilleurs
modèles sont les plus simples: choisissez une compresse large et
souple (facile à modeler sur la zone à traiter), capable
de fonctionner en chaud ou en froid. Achetez
une thermocompresse
Strapping Le strapping est très utile en traumatologie articulaire, tendineuse
ou musculaire. Le principe est de compenser la structure défaillante
par un renforcement externe, et/ou de limiter les amplitudes de mouvement.
Cela évite de mettre complètement l'articulation ou les
muscles au repos. L'immobilisation a en effet l'inconvénient de
déconditionner ces structures de l'effort, et impose des efforts
inhabituels à d'autres endroits: en béquillant avec un plâtre
on peut se déclencher une tendinite à l'épaule ou
des douleurs vertébrales.
Nous ne détaillerons pas ici toutes les variétés
de strapping, mais nous donnons quelques précisions sur la façon
de les réaliser au cas où vous seriez un jour obligé
de le faire seul.
Principe préalable avant toute immobilisation relative: être
sûr que l'on ne souffre pas d'une fracture. L'os demande un blocage
strict sinon il ne consolide pas. Une fracture est facile à suspecter
si l'appui sur la zone traumatisée déclenche aussitôt
des douleurs vives. C'est plus difficile quand il s'agit d'un simple arrachement
osseux ou d'une fracture "engrenée", c'est-à-dire
avec les extrémités osseuses encastrées l'une dans
l'autre, ce qui rend la fracture plus stable. Toute douleur ne s'améliorant
pas au bout d'une semaine est suspecte de fracture.
Dans les entorses, déchirures musculaires et tendinites, le strapping
doit limiter le mouvement et généralement doubler le trajet
des structures traumatisées. Repérez bien le mouvement le
plus sensible et réfléchissez au meilleur moyen de le bloquer.
Autour d'une articulation, une bande "cohésive" (adhésive
sur elle-même par effet velcro mais non adhésive à
la peau) est préférable. Pour doubler un trajet musculaire
ou tendineux, vous aurez besoin de bandes d'accrochage, adhésives
à la peau. Essayez de reproduire le trajet des structures naturelles.
Le classique bandage en "8" de l'entorse de cheville reproduit
ainsi la direction des ligaments de cette articulation. N'ayez pas peur
des surépaisseurs pour que l'immobilisation ne soie pas qu'un voeu
pieux. Veillez toujours à ne pas faire le tour d'un membre pour
ne pas couper la circulation, ou à n'y mettre aucune tension si
vous y êtes obligé. Avec de l'habitude et une bande adhésive,
on peut mettre une légère tension seulement sur une partie
du tour que l'on fait avec la bande.
Chaussure
féminine Dans les 2 sexes, la chaussure n'est pas faite sur mesure pour le
pied, et ne respecte même pas son anatomie: l'avant du pied est
sensé s'étaler en éventail pour un appui plus large
et plus stable. Mais les surfaces planes que nous foulons quotidiennement
ne réclament plus un tel appui. La chaussure semble vouloir hâter
notre évolution naturelle en ramassant ainsi nos orteils en pointe.
Le phénomène est particulièrement accentué
chez les dames par les canons de l'élégance. La chaussure
doit être fine et étroite. Une pointure un peu grande déclenche
des complexes pires qu'une taille corporelle petite. La mode récente
pour les gros godillots n'a pas débordé le cercle des plus
jeunes. Des générations entières de femmes vont encore
venir consulter rhumatologue, podologue ou chirurgien pour des pieds douloureux
à la cinquantaine.
C'est l'âge de survenue habituel des problèmes. Il peut varier
en fonction de la morphologie du pied et des habitudes de chaussage. La
plupart des femmes affirment à cet âge éviter les
chaussures agressives, étroites ou pourvues de hauts talons. Mais
depuis combien de temps? La déformation d'un pied se fait progressivement
au fil des années. Quand les premières douleurs surviennent,
la détérioration des attaches articulaires est déjà
bien avancée et rien de simple ne peut la supprimer. Un orteil
qui dévie ou qui se rétracte en griffe, ce sont des ligaments
distendus depuis des années, des aponévroses plantaires
(épaisses membranes formant des plaques qui séparent et
stabilisent les différentes couches de tissus) fissurées
ou rompues. La chirurgie peut bien sûr réparer les plus gros
dégâts, mais il ne faut pas ouvrir un vaste chantier! Et
il n'existe pas de chirurgie sans risque. Celle des orteils peut être
très pénible.
Il existe heureusement des solutions plus simples, mais elles demandent
des compromis dans le chaussage et dans l'esthétique. Des progrès
ont été faits sur ce dernier plan. Il existe maintenant
des chaussures sur mesure assez jolies... mais à des tarifs disuasifs.
Le plus souvent il suffira de prendre des modèles standards plus
larges, d'une pointure au-dessus pour faciliter le logement d'une semelle
sur mesure, et dont la forme correspond à celle de votre pied.
On distingue en effet 3 variétés d'avant-pied:
-le pied grec: le 2è orteil est le plus long. Ce pied correspond
le mieux à la chaussure standard, dont la pointe est en face du
2è orteil.
-le pied romain: 1er et 2ème orteil sont de longueur identique.
Préférez les chaussures à bout carré pour
éviter la déviation du gros orteil.
-le pied égyptien: le gros orteil est le plus long. Ce pied est
quasiment condamné à l'hallux valgus, cette classique angulation
de la base du gros orteil. Aucune chaussure standard ne respecte en effet
cette morphologie. Vous avez généralement intérêt
à prendre une pointure ou deux au-dessus, à choisir un modèle
plutôt étroit, et à bourrer de coton le fond en regard
de vos derniers orteils.