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Douleurs cervicales, migraine, vertige, nausée: quel est l'intérêt d'un collier/minerve? Comment l'utiliser?

Nous supposons dans cet article que vous n'avez pas subi de traumatisme récent (un faux mouvement sans véritable choc n'est pas un traumatisme).
Les symptômes liés à un dérangement cervical sont très variés. C'est un véritable piège tant pour celui qui les ressent, que pour le médecin souvent mal entraîné à reconnaître ce diagnostic bénin mais handicapant. Quand le blocage concerne les cervicales hautes, on peut ressentir des troubles aussi divers qu'une migraine (typiquement la moitié du crâne seulement, avec une irradiation en arrière vers l'occiput), une douleur limitée à la région du sourcil, à la mâchoire, à l'arrière de l'oreille, des vertiges accompagnés de nausées, des troubles de la vue.
Tout ceci donne plutôt envie d'aller voir le neurologue, l'ORL, l'ophtalmo ou le dentiste plutôt que le rhumatologue ou l'ostéopathe. Ce n'est pas forcément une mauvaise idée: le blocage cervical est pénible mais n'est jamais un problème vital, contrairement à ce qui peut concerner ces autres spécialités. Mais si l'ORL ou le dentiste ne trouve rien d'évident, il est préférable de faire le test d'une séance d'ostéopathie cervicale, plutôt que de se lancer d'emblée dans un lourd et coûteux bilan d'examens complémentaires.
Mais l'ostéo n'est pas toujours disponible le jour même. Ou le résultat n'est pas immédiat. Quel est alors l'intérêt d'un collier ou d'une minerve?

Rappelons la différence: le collier est souple, en mousse plus ou moins renforcée, de forme standard, pas très coûteux. La minerve est rigide, éventuellement moulée sur mesure, prenant le menton et l'arrière de la tête pour bloquer la rotation et l'inflexion du cou sur le côté, plus chère, esthétiquement plutôt moins visible qu'un collier si elle est moulée dans une feuille de plastique mince. La minerve s'adresse théoriquement aux suites de traumatisme, équivalent d'un plâtre pour le cou. Le collier, moins contraignant, est prescrit dans les douleurs cervicales banales.

Le blocage cervical est un dysfonctionnement localisé, avec irritation d'un nerf (responsable des troubles que vous ressentez dans la tête). Il est réveillé par les mouvements de la vertèbre concernée mais ne s'améliore pas avec le repos: c'est plutôt un mouvement forcé qui va résoudre le problème.
Vue sous cet angle, l'immobilisation par un collier peut sembler une bêtise. En fait, quand on est obligé de se débrouiller temporairement tout seul avec son blocage, il peut rendre service. 2 cas de figure:

1) Vous attendez un rendez-vous chez l'ostéo: utilisez le collier pour vous maintenir dans la position la plus favorable. Attention, c'est l'inconvénient du collier, il ne vous permet pas forcément d'y accéder: il n'est pas sur mesure et votre blocage est très personnel: vous êtes le seul à pouvoir identifier la bonne posture, que vous réglez de la façon suivante: cherchez votre point douloureux principal le long du cou à l'arrière, à 2 cm du milieu (n'attachez pas trop d'importance aux douleurs plus distantes, entre les omoplates ou vers l'épaule, qui sont des irradiations ou des contractures associées, même si elles sont parfois plus pénibles que la douleur vertébrale). Regardez si ce point diminue plutôt tête penchée vers l'avant ou l'arrière. Choisissez le secteur le plus favorable. Tournez à droite puis à gauche. Choisissez à nouveau la posture la plus favorable. Abaissez l'oreille droite puis la gauche sans changer la rotation ni la flexion avant-arrière. Essayez ainsi "d'éteindre" votre point douloureux. Remodifiez légèrement chaque axe, avant-arrière, rotation droite-gauche, abaissement droit-gauche, jusqu'à ne plus sentir du tout le point sensible: c'est ici qu'il faut vous immobiliser. Souvent un oreiller mou calant la tête est préférable au collier. Mais si vous êtes en déplacement... Parfois vous n'arrivez pas à éteindre complètement le point douloureux. Soit vous n'avez pas osé aller dans une position très "tordue", soit vous avez plusieurs blocages. Trouvez alors le meilleur compromis; vous réessaierez plus tard.

2) Vous voulez essayer de vous débloquer tout seul mais la gêne est trop aiguë: le moindre mouvement de la tête déclenche douleurs ou vertiges. Le collier porté pendant quelques heures va vous permettre de vous détendre et d'analyser plus facilement les mouvements à effectuer. N'hésitez pas à vous "shooter" un peu avec des calmants. Vérifiez simplement que les médicaments soient compatibles entre eux, avec ceux que vous prenez éventuellement pour d'autres problèmes de santé, et n'allez pas conduire. Les traitements externes ne sont pas à négliger: baumes révulsifs, qui chauffent (attention de ne pas trop tartiner, certains sont très agressifs), compresse thermique, sèche-cheveux...
Si les mouvements deviennent possibles, cherchez très doucement s'il y a un axe libre pour étirer votre cou, en combinant flexion avant-arrière, rotation droite-gauche et abaissement de l'oreille droite-gauche. On peut le faire allongé sur le dos ou assis, le seul critère étant le confort ressenti. Essayez de rester relâché au niveau des muscles du cou et de vous mobiliser avec une main. Quelqu'un peut vous aider mais ce doit être très lent: on arrive souvent sans prévenir dans une zone sensible. S'il n'y a pas d'axe libre pour étirer (axe libre = sens qui tire mais ne déclenche pas la douleur vive habituelle), n'insistez pas, restez un peu plus longtemps dans le collier avec les médicaments. Si vous trouvez un axe favorable, poussez le au maximum et maintenez-le 1 à 2 minutes, comme un étirement de stretching, pour que les vertèbres s'écartent bien. Si ce n'est pas suffisant, on peut se lancer un peu la tête dans cet axe, dans un mouvement bref et précis. Mais attention: c'est comme une manipulation: le mouvement mal effectué peut aggraver les choses. Répérez donc bien la direction favorable, allez en butée sur la limite naturelle du mouvement (qui doit rester souple), et faites un geste de faible amplitude. Ne lancez pas votre tête comme un frisbee! Elle n'est pas sous garantie...
En conclusion, dans un blocage, le collier n'est utile que s'il peut vous immobiliser dans la position la plus favorabe, qui est rarement la position droite. Souvent il vaut mieux ne pas l'attacher et l'inclure entre plusieurs tours d'écharpe du côté où vous penchez sans sentir la douleur, pour qu'il vous "étaye" dans cette position. Ne le laissez pas vous imposer la posture "tour de guet" habituelle!!

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