Physiothérapie Mise à jour 8/06
Techniques
de contre-stimulation antalgiques:
Le principe général de la contre-stimulation est de favoriser
l'envoi d'un influx nerveux qui va bloquer le passage de la douleur. 2
mécanismes peuvent expliquer ce phénomène:
- la théorie du "gate-control":
certaines fibres nerveuses ont pour fonction de "laisser passer"
ou non le signal de la douleur. En effet ce signal arrive sur la moelle
épinière à partir des terminaisons nerveuses de l'ensemble
du corps. La moelle le relaie ensuite vers le cerveau. Mais si l'on stimule
les fibres nerveuses adéquates, le signal douloureux peut être
bloqué au niveau de cette moelle épinière.
- la compétition des signaux nerveux entre eux pour avoir "l'attention"
du cerveau: vous avez peut-être remarqué qu'une douleur peut
en chasser une autre: si l'on vous écrase brutalement le pied,
vous oublierez temporairement ce dos qui vous lance en permanence! Mais
"oublier" n'est pas le terme exact: la douleur devient réellement
moins perceptible, car votre cerveau a envoyé des influx inhibiteurs
aux nerfs de votre dos pour mieux faire "attention" en quelque
sorte à la douleur du pied qui est devenue prioritaire.
En fait vous pratiquez la contre-stimulation sans le savoir: se frotter
une zone sensible, c'en est déjà! Un endroit vous gratte
sans raison... vous grattez. Bravo! Vous avez résolu l'incident
avec une contre-stimulation.
C'est tellement simple que les thérapeutes n'ont pas attendu la
médecine moderne pour le découvrir. L'acupuncture agit probablement
par ce moyen**.
Beaucoup de civilisations ont développé des méthodes
équivalentes, parfois un peu trop agressives: nous avons vu récemment
une personne revenir d'Afrique où elle avait été
traitée pour une sciatique par des brûlures au fer rouge
sur les zones douloureuses! Indélébile mais efficace d'après
le porteur de ces cicatrices! Plus récente, la mésothérapie
agit sans doute davantage par un effet de contre-stimulation lié
aux piqûres multiples que par les produits injectés**.
Les indications
de la neurostimulation:
Ce sont la plupart des douleurs chroniques anormalement pénibles
par rapport à la gravité de ce qui les cause: sciatique,
cruralgie, névralgie cervico-brachiale, algodystrophie, douleurs
de membre amputé, névralgie faciale, douleurs post-opératoires
sans complication chirurgicale proprement dite, cicatrices douloureuses.
La
neurostimulation transcutanée:
Un générateur envoie des impulsions électriques entre
2 ou 4 électrodes souples placées sur le trajet du nerf
à traiter. Ce nerf est celui qui se termine dans votre zone douloureuse.
Certains sont moins profonds que d'autres. En général, plus
le nerf est superficiel, plus la neurostimulation a de chances d'être
efficace. L'intensité du courant est augmentée progressivement
jusqu'à ce que vous sentiez un fourmillement désagréable
dans la zone douloureuse. Ce fourmillement va remplacer votre douleur.
L'efficacité se juge uniquement sur votre appréciation.
Il faut que vous ayez l'impression d'y gagner au change! A l'arrêt,
l'impression de soulagement peut persister plus ou moins longtemps. Vous
pourriez l'utiliser en permanence, mais cela devient très contraignant.
Il vaut mieux que le soulagement dure un peu pour que cela vous paraisse
acceptable.
En pratique, vous avez 2 façons de tester la neurostimulation:
- L'idéal est d'aller dans un centre anti-douleur: vous y trouverez
des personnes expérimentées, un médecin fera le point
sur l'intérêt de ce traitement dans votre situation et vous
reverra après plusieurs séances-test pour décider
avec vous de la poursuite de la stimulation. Si c'est oui, il vous indiquera
comment louer ou acheter l'appareil et comment vous en servir régulièrement
à domicile.
- Les centres anti-douleur étant plutôt chargés, vous
n'aurez peut-être pas la patience d'attendre votre rendez-vous.
Vous pouvez essayer la neuro-stimulation chez un kinésithérapeute,
la plupart étant équipés d'appareils d'électrothérapie.
Le résultat dépend de l'expérience du kiné
dans ce domaine, mais vous aurez une idée du résultat. S'il
est positif, cela vous incitera à acheter votre propre appareil
car le bénéfice ne dure pas et le kiné ne loue pas
à la semaine des chambres équipées de neurostimulateur!
Appareil
d'électrostimulation personnel
La
stimulation médullaire:
Les buts sont les mêmes mais le cadre est complètement différent.
Beaucoup plus lourd. Vous êtes hospitalisé 2 semaines dans
un service spécialisé. Un opérateur place une électrode
au contact de la moelle épinière: c'est une (très)
grosse piqûre faite après anesthésie locale et avec
guidage radio. Le bon placement de l'électrode est testé
immédiatement par l'envoi d'impulsions électriques qui doivent
faire fourmiller votre côté douloureux. Nous disons "côté"
car il est impossible de sélectionner une région très
précise. C'est souvent tout votre membre qui fourmille. Vous passez
ensuite une période de test pour vérifier l'efficacité
avant implantation définitive. Selon le modèle de l'électrode,
il peut être nécessaire de faire une petite incision chirurgicale
au milieu du dos ou du cou, ou l'on vous refait le coup de la grosse piqûre.
Une sorte de pace-maker est implanté dans l'abdomen et relié
par des fils à l'électrode. C'est le générateur
électrique, que vous déclencherez par un aimant ou une télécommande.
Voilà, vous êtes devenu un robocop! Ne laissez pas les enfants
jouer avec la télécommande... Plus sérieusement,
cette technique est souvent la solution de la dernière chance pour
les personnes lourdement handicapées par les fibroses post-opératoires
(sciatiques et cruralgies opérées). Mais ce n'est pas un
traitement qui guérit. Il est très important de faire une
enquête détaillée sur votre façon de (mal)
vivre cette douleur avant de s'engager dans une procédure lourde.
Parlez-en avec les médecins qui vous connaissent bien comme avec
les spécialistes de la douleur et confrontez tous ces avis avant
de prendre votre décision.
La
stimulation musculaire:
Les appareils employés ressemblent aux neurostimulateurs mais le
but est moins de calmer des douleurs que de vous transformer en doublure
de Schwartzenegger! Le courant électrique simule l'influx nerveux
et fait contracter vos muscles sans effort. Nous n'avons (provisoirement)
pas d'article scientifique sur ces appareils. Des avis
d'utilisateurs...
Electrostimulation musculaire
Infrarouges:
Les infra-rouges chauffent! Ils n'ont pas d'autre action. Vous êtes
un roti que le kiné attendrit ainsi. Il n'a pas intérêt
à avoir les mains froides s'il veut conserver son petit effet!
C'est une technique qui démarre ou termine une séance en
vous apportant un effet relaxant. Elle ne doit pas constituer le coeur
de la séance. Son bénéfice est très fugace.
Mais vous pouvez reproduire ce bénéfice chez vous par différentes
méthodes: compresse thermique,
sèche-cheveux, bain chaud, sauna, dos contre la cheminée,
certains utilisent même un fer à repasser réglé
au minimum! Ah, si l'on pouvait aplatir ainsi tous les problèmes...
Technique d'appoint donc, mais sans dose limite.
Ultrasons:
Les ultra-sons sont crédités d'une activation de la circulation
locale, qui pourrait améliorer la réparation des tissus.
Ils semblent intéressants, mais surtout avec des appareils qui
ne sont pas disponibles chez les kinésithérapeutes. Les
résultats les plus prometteurs concernent en effet des machines
de forte puissance (ondes de choc extra-corporelles), capables de "casser".
2 indications: 1) Les calcifications tendineuses (très fréquentes
à l'épaule),
que les secousses sont capables de fragmenter, ce qui permet ensuite leur
nettoyage naturel par les cellules de l'inflammation. 2) Les tendinites
chroniques (tendinite d'Achille, épicondylite, tendinite de la
rotule...) où les ultra-sons à forte puissance semblent
capables de faire saigner les parties les plus rigides du tendon, ce qui
active secondairement sa réparation. Ce sont des traitements pénibles
(à cette puissance les ultra-sons deviennent douloureux) qui vous
laissent des bleus... Mais redisons-le, rien à voir avec ce qui
se pratique chez les kinésithérapeutes.
Plus de détails
sur les ondes de chocs extra-corporelles
Contre-indication commune à tous les appareils à ultra-sons:
pas de matériel métallique dans la zone à traiter
(risque d'échauffement ou de lésion des tissus si le matériel
vibre); cela concerne bien sûr toutes les opérations avec
pose de matériel orthopédique, mais aussi les simples clips
métalliques de repérage qu'utilisent les chirurgiens vasculaires
et digestifs, et même les corps étrangers d'autre origine
(prudence si vous vous êtes assis un jour sur une pelote d'épingles
et n'avez pas retrouvé le compte de vos aiguilles...).
Massage
Le massage est une technique qui est loin d'avoir une action purement
musculaire. Masser un muscle contracté permet d'obtenir une détente.
Mais le geste agit aussi sur les capteurs nerveux de la peau et des tissus
sous-cutanés. On obtient ainsi des effets sur des affections qui
n'ont rien à voir avec le muscle. De nombreuses techniques de massage
ont été mises au point. Elles sont très utilisées
par les ostéopathes. La codification de leur emploi n'est pas validée
scientifiquement et reste plutôt du domaine artistique. Mais cela
ne nie pas leur efficacité. En fait il n'existe pas encore de méthode
adaptée pour les tester scientifiquement.
Présentation des différentes techniques de massage par
Malea-massage...
Avis d'utilisateurs. Envoyez votre opinion
Sur l'électrostimulation musculaire:
De Jean Pierre:
Bonjour,
Vous avez sollicité un avis sur l'électrostimulation, je
vous le donne donc.
Je dispose d'un Compex MI Sport 500 que j'utilise assez régulièrement.
Etant coureur à pied, et n'ayant ni le temps ni l'envie de pratiquer
des entraînements fractionnés pour améliorer mes performances,
j'ai trouvé que c'était un excellent complément à
mes footings.
Ceci étant, le Compex que j'ai est un matériel haut de gamme.
Je fais aussi un renforcement de ma ceinrure abdominale avec, et je trouve
qu'il vaut mieux avoir ce type d'approche que de se sur-entrainer ou de
mal s'entrainer (c'est aussi le cas pour les abdos). La stimulation électrique
bien menée n'est pas dangereuse, en tous cas moins sans doute que
des pratiques sportives assidues qui vous détruisent les articulations.
Bon nombre de sportifs sont passés par des opérations, et
je n'ai pas échappé à cette règle (opération
du ménisque à 40 ans, j'en ai maintenant près de
52). Je faisais alors 6 heures par semaine de course à pied, et
j'ai du me calmer et réfléchir..
J'ai utilisé aussi le Compex dans d'autres registres puisqu'il
dispose de programmes anti-douleur (Tens, ....) qui sont ma fois très
efficaces. Ma femme et ma fille ont souffert toutes deux de jambes lourdes
cet été et le compex a été également
d'une certaine utilité.
En résumé, çà marche, et même bien,
mais je pense qu'il faut y mettre un certain prix afin de ne pas prendre
de risque. Ce que je craignais par dessus tout, c'est de mettre trop de
puissance par erreur, ou d'utiliser des appareils généran
des impulsions électriques ne respectant pas mon organisme; le
Compex commence par mesurer ce qui tolérable avant toute chose.
Voilà, j'en suis content, mais cela reste un complément.
Outre l'electrostimulation, je continue la course pour mon plaisir, et
je n'oublie pas aussi de faire du stretching au moins une fois par semaine.
Ne faire que de l'electrostimulation n'aurait pour moi aucun sens.
J'espère que mon avis vous aidera.
Certainement.
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